« Dimanche 18 juin 1944 :
7 Heures du soir C’était le couvre-feu. Malgré la période des grands travaux, tout était calme et silencieux dans la campagne. Seuls, quelques jeunes du maquis circulaient sans bruit d’une ferme à l’autre.
Sourdement, puis distinctement, le ronflement d’une camionnette venant de Saint Amour se fait entendre sur la route de Villeneuve.
Militaires vert-de-gris à l’avant, civils à l’arrière, l’auto avance et tourne pour s’engager dans le chemin de messe. Un arrêt en bas, vers le bief et soudain des crépitements de mitraillettes. L’auto repart, laissant 12 inconnus sur le terrain, baignant dans leur sang.
La consternation fut très grande dans le pays le lendemain. Dans la crainte de représailles, personne, sauf un jeune homme, n’avait osé s’approcher des pauvres victimes le premier soir.
Mais très nombreux furent ceux qui allèrent les voir le lendemain et le surlendemain dans l’espoir de pouvoir les identifier.
Malgré cette affluence, aucun ne fut reconnu. Dans les douze cercueils préparés en hâte par M. Janodet, ils furent amenés au cimetière sur deux chars à couverte où, sans sonneries, en présence seulement des 4 ou 5 personnes indispensables et après une absoute donnée à voix basse à la porte du cimetière par Mr l’abbé Delorme, ils furent enterrés dans une fosse commune.
Quelques semaines plus tard, on sut qu’ils étaient presque tous originaires du Jura.
Un petit monument, surmonté d’une croix de Lorraine, rappelle le lieu où ils furent sauvagement massacrés. »
Un autre monument a été érigé en bordure de la route des Lusy.
Seuls, huit noms ont pu être retrouvés, et donc gravés sur ces stèles. Il manquait les noms de quatre personnes. Mais en octobre 2007, un courrier est parvenu en mairie. On apprend qu’« un jeune homme nommé Robert Baboulaz, né le 16 septembre 1923 est arrêté à Lons le Saunier début juin 1944, puis livré aux allemands. Quelques jours plus tard, il sera fusillé par ceux-ci le 18 juin 1944 ». Grace à la nièce de M. Baboulaz, auteur de ce courrier, le nom d’un des quatre inconnus a pu être gravé sur les deux monuments.
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