En fouillant dans les archives de Domsure, on ne peut s’empêcher de sourire en lisant qu’aux 18ème et 19ème siècle, on ne voulait pas du chemin qui devait relier Domsure à Beaupont parce qu’il serait nuisible à la prairie.
Voici ce que l’on peut lire. L’orthographe des noms est d’époque.
Jusqu’à la Révolution, le territoire de Domspure était très irrégulier. Le petit ruisseau du Thorent ou Thurin, au matin du village, faisait la limite de Dompsure jusqu’au moulin de Leschaux. Tandis que Charengeat, les Viallère haute et basse (de Beaupont) faisaient partie de notre village. Pour communiquer avec ces hameaux pendant les grandes eaux, on avait établi depuis très longtemps dans la prairie une étroite chaussée et de nombreuses planches afin d’établir en tout temps un passage à pied. Ce chemin était connu sous le nom de « Planches de Charengeat », et son entretien demandait de fréquentes réparations. Elles étaient dangereuses.
En 1774, une sentence reçue à la justice de Dompsure avait ordonné que le chemin de Saint Amour à Montrevel serait tracé dans la huitaine sur le territoire de Dompsure, mais divers propriétaires étaient parvenus à l’empêcher.
En 1792, il y eut encore beaucoup d’opposition à l’ouverture de ce chemin entre Saint Amour et Beaupont, à travers la prairie au midi du moulin Jacquet. Claude Pierre Cadot, meunier, cherchait à établir ce chemin que la commune regardait comme nuisible à la prairie.
Le 5 décembre 1794 fut publié dans l’église alors nommée « Temple de la Raison » l’arrêté ordonnant la réunion des sections du Villars, de Villeneuve et de Dompsure et la perte des hameaux des Viallère et de Charengeat.
Finalement, Claude François Culas, curé, écrivit en 1847 : « 3 octobre. Dimanche. Bénédiction des nouveaux ponts en bois établis sur la chaussée à travers la prairie de Dompsure. Les fidèles de Beaupont et de Dompsure se rendent après vêpres à cette cérémonie. Ces ponts et cette chaussée, désirés vivement depuis longtemps mettent un terme à de longues souffrance en remplaçant avec avantage les anciennes Planches de Charengeat »
150 ans plus tard, on a recoupé cette même prairie pour y faire passer l’autoroute.
Quant au train…