Photo mystère : La sablière de Mailly
Nous avons deux photos cette année.
La première montre un bois des Parisonnes, la seconde, l’entrée d’un terrier de blaireau sur un terrain meuble et facile à creuser : le sable.
A Domsure, tous les jardiniers connaissent notre terre argileuse qui colle aux bêches et aux bottes. Mais nous avons aussi quelques veines de sable, à Mailly (notre photo) et au Nigda. Les blaireaux ne s’y sont pas trompés !
Dans un passé pas si lointain, la population locale allait à la sablière chercher du sable pour les constructions. Mais ce sable possède d’autres qualités : il est quartzeux, donc très abrasif. On en trouve aussi à Joudes, Condal ou Cormoz. Et cela n’a pas échappé aux anciens, non plus.
Au 16ème siècle, Philibert de la Baume fait ouvrir une carrière de marbre à Montagna le Reconduit pour orner son château et l’église des Saint Augustins à Saint Amour.
Un siècle plus tard, Saint Amour est ruiné par la peste et les guerres. La ville est comme rayée de la carte.
Trois cent plus tard, alors que l’activité des moulins périclite, ceux de Balanod et Saint Amour tirent profit de la proximité de ce gisement quartzeux pour se convertir ou compléter leur activité dans le sciage du marbre.
Le sable, mélangé à l’eau, est déversé sur un châssis de scie multi-lames (d’environ 80 lames), sans dent. Il est relié à une roue qui créé un mouvement alternatif, et scie en usant le marbre à la vitesse de 1 cm à l’heure, 24 heures sur 24. Ce travail nécessite beaucoup de surveillance. Les ouvriers ne doivent pas se laisser distraire par une quelconque autre activité. Si l’eau et le sable ne sont pas mélangés de façon homogène, c’est le clouage assuré. Il faut jusqu’à une semaine pour évacuer le sable accumulé et remettre la machine en service.
Ces sables locaux sont abandonnés autour de 1900 pour être remplacés par celui de Nemours. C’est dans les années 1950 que l’on commence à utiliser des scies avec des segments diamantés.